Le désir de quelques uns a permis cette 7ème édition du Midi-Minuit des écrits de psychanalyse.
Inscrit dans la continuité des précédents,sa visée est de faire connaître et de discuter le contenu des publications contemporaines,quelle que soit l’appartenance des auteurs, tant dans le champ de la psychanalyse que hors de celui-ci.La méthode retenue comporte trois temps. Un lecteur adresse des questions à l’auteur, celui-ci y répond, puis s’engage un échange auquel le public est convié à s’associer.L’enjeu est de mettre en mouvement les élaborations et questionnements de la théorie analytique.
L’actualité quotidienne démontre qu’il est plus que jamais nécessaire d’expliciter ce que la psychanalyse peut offrir à la cité.
Le fil rouge de ce Midi-Minuit sera la voix.
En programmant le livre de Michel LAPEYRE, nous dérogeons à une règle du midi minuit. Nous souhaitons lui rendre hommage en proposant à la lecture et au débat le livre « psychanalyse et création », publié après sa mort.Si la voix de Michel s’est tue le travail qu’il a initié se poursuit.
Les organisatrices du précédent Midi-Minuit avaient innové en invitant un artiste peintre : Gérard GAROUSTE. Cette rencontre a marqué nos mémoires, elle nous a tant ravis, et convaincus que cette année nous osons à notre tour convier un artiste vivant. C’est un acteur que nous invitons. Georges CAMPAGNAC, du groupe Merci va se laisser traverser par la « Lettre aux acteurs » de Valère NOVARINA et nous l’offrir en direct. L’ultra libéralisme sans borne muselle la parole de chaque sujet. La psychanalyse est menacée sous des formes insidieuses :suppression régulière des psychologues dans les institutions, contrôle, évaluation, mise au pas qui rendent une pratique clinique difficile.
Le choix de traitement du symptôme est une position non seulement éthique mais aussi éminemment politique : on peut le soigner, l’éradiquer ou bien permettre que le sujet l’explore jusqu’à son expression la plus pure celle du sinthome.
Erik PORGE, psychanalyste, centre sa recherche sur cette question. Il nous éclaire sur des points cruciaux, qui font débat actuellement au sein des sociétés de psychanalyse lacaniennes, en particulier l’identification au symptôme en fin d’analyse.
José MOREL, psychologue clinicienne, témoigne de sa pratique en service de PMI. Elle raconte comment elle travaille en équipe,comment elle va à la rencontre des familles ayant perdu un nourrisson, pour faire « juste une offre de parole ». Pour que la parole ne tombe pas dans le vide, il faut qu’il y en ait un qui l’entende. Elle est donc là pour entendre, y compris ce qui se tait, ce qui ne peut pas se dire.
Yann DIENER est psychanalyste. Il témoigne du glissement structurel qui se produit dans nos institutions de soins. Il dénonce les dérives de normalisation, d’évaluation, l’utilisation de plus en plus fréquente d’une langue managériale. Dans ce livre engagé,d’une actualité brûlante, il soutient l’idée que les psychanalystes ont à prendre position pour que ne soit pas réprimée la rébellion dont chaque symptôme est porteur
Programme :
José MOREL CINQ-MARS. Psy de banlieue. Érès 2010
Erik PORGE. Lettres du symptôme. Érès 2010
Yann DIENER. On agite un enfant. La Fabrique, 2011
Georges CAMPAGNAC,du groupe “Merci”. La lettre aux acteurs de Valère NOVARINA Le théâtre des paroles P.O.L 2007
HOMMAGE A Michel LAPEYRE. Psychanalyse et création. P.U. du Mirail