Traduction et Psychanalyse : à la rencontre d’une langue vivante
Nathalie Richard
26 février 2015, Espace Clinique de Lyon – APJL
Mots-clés : Traduction ; Psychanalyse ; Langue maternelle ; Cure ; Littérature
INTRODUCTION
J’aimerais introduire cette présentation par une citation tirée des Ecrits de Giacometti qui, selon moi, résume au mieux la ressemblance entre traduction et cure psychanalytique : « Je ne travaille plus pour réaliser la vision que j’ai des choses mais pour comprendre pourquoi ça rate. »
En effet, cette déclaration pourrait vraisemblablement s’appliquer à toute personne qui s’engage en analyse mais aussi à tout traducteur dont la fonction paradoxale consiste à faire a priori le deuil d’une traduction parfaite pour pouvoir s’en approcher.
Il existe bien sûr des ouvrages qui font référence sur les rapports unissant traduction et psychanalyse. Mon propos ne sera pas d’en faire l’inventaire car cela dépasserait le cadre de cette présentation. Je me permettrai d’emprunter les pistes ouvertes par certains auteurs et/ou traducteurs. Je demande d’avance votre indulgence pour cette habitude « littéraire » de faire des citations. J’ai toujours eu l’impression de mieux réfléchir en dialogue avec un autre, y compris en dialogue avec une autre langue.
Il faut dire que ce sujet de la traduction bien sûr me touche à plus d’un titre. En tant que sujet parlant, ayant fini par apprendre plusieurs langues; en tant qu’héritière d’une « langue maternelle » muette dans mon souvenir à cause de la mort précoce de ma mère ; langue française donc précocement déviée de son origine vers une deuxième langue, le russe de la grand-mère paternelle qui m’a ensuite élevée; en tant qu’analysante qui a fait l’expérience du langage comme construction vertigineusement vide, et qui doit réapprendre à nommer les choses autrement; et enfin, en tant que traductrice, qui ne peut exercer qu’en interrogeant ce principe d’un ratage originel.
Il y a une sorte d’évidence d’un rapport d’analogie entre les deux pratiques de la psychanalyse et de la traduction : on parle de l’interprétation d’un symptôme ou de la traduction de névroses en symptômes. Même le lapsus, voire l’acte manqué se rencontrent fréquemment dans la pratique du traducteur… Dans les deux cas, il est question de persévérance et de travail avec cette langue qui nous fait dire autre chose que ce qu’on veut dire vraiment. Il m’a fallu choisir un biais, en sachant qu’il ne serait pas forcément nouveau, mais à défaut plus personnel.
Dans son essai sur Freud, Paul Ricœur énonce d’emblée la contradiction dans laquelle se trouve pris tout être parlant : « la communication entre les hommes n’est possible que si les mots ont un sens, c’est-à-dire un sens un. » (1) (…) « Pourtant, si l’homme interprète la réalité en disant quelque chose de quelque chose, c’est que les véritables significations sont indirectes ; je n’atteins les choses qu’en attribuant un sens à un sens. »
Cette dualité se retrouve dans deux spécialités différentes possibles pour un traducteur : la traduction technique, qui « tombe juste » et qui recouperait cette notion de « sens un ». Et la traduction littéraire, qui serait une traduction du langage de l’autre, et qui serait donc toujours un à-côté que l’on doit inventer pour soi-même, pour s’y retrouver, s’y frayer un chemin.
J’ai également observé qu’en psychanalyse, on passe son temps à reformuler (ça se finit toujours pas « pour le dire autrement… »). Ce qu’on a à dire s’affine au fur à mesure qu’on l’énonce. Comme dans une traduction littéraire, il existe de multiples formulations possibles qu’on ne cesse d’explorer et de recréer. C’est ainsi qu’on pourrait presque dire quand on prend la parole ici pour commenter ou questionner un séminaire : « Lacan, dans une traduction de… ».
LE METIER DE TRADUIRE
Accepter de faire fausse route et se méfier des automatismes, voilà sans doute encore un trait caractéristique de la pratique du traducteur. Cette méfiance vis-à-vis d’un sens qui « irait de soi », cette prédilection pour la forme plutôt que pour ce qu’on prendrait trop vite pour le « fond » peut se manifester dans les premières expériences en tant qu’analysant mais également en tant que lecteur. Comme le dit Agnès Desarthe de ses lectures d’enfance dans Comment j’ai appris à lire : « Un livre que l’on croit comprendre est illisible. » Autrement dit, il n’a aucun intérêt.
Car c’est bien l’énigme à résoudre qui stimule l’envie de poursuivre la lecture ou encore la cure analytique. François Tosquelles, ethnopsychiatre énonce ainsi sa théorie, je cite : « un psychiatre, pour être un bon psychiatre, doit être étranger ou faire semblant d’être étranger. Ainsi, ce n’est pas une coquetterie de ma part de parler si mal le français. Il faut que le malade – ou le type normal – fasse un effort certain pour me comprendre ; ils sont donc obligés de traduire et prennent à mon égard une position active ». (2)
Même en français correct et sans accent, l’analysant doit bien souvent déployer beaucoup d’énergie consciente pour tâcher de démêler le sens des remarques de l’analyste ; et cet effort, aussi démesuré soit-il, ne mènera à un sens, dans le meilleur des cas, que bien longtemps après et sans qu’il ait choisi ni le moment, ni le cheminement pour y aboutir. En fait, tant qu’il s’efforce de traduire les incursions de l’analyste dans sa propre langue, celle qu’il connaît et se rabâche à lui-même depuis toujours, cela ne le mène nulle part. Il s’agit d’élaborer une nouvelle langue, inaccessible jusque-là.
Il en va de même pour le traducteur, moins on sait à l’avance où l’on va, mieux cela vaut. Agnès Desarthe (3) poursuit en décrivant le processus enclenché par la traduction chez elle qui implique, je la cite : « un disjonctage volontaire de certaines capacités cognitives (ces moments où je renonce à comprendre pour continuer à traduire). » Il s’agit de pouvoir accéder à un sens secret, voire même de s’absenter à soi-même pour accueillir ce qu’elle appelle « l’âme de l’auteur ».
Ce que le métier de traducteur exige, c’est donc de s’oublier soi-même. Il s’agit de faire parler le texte tout en restant dans les coulisses, le plus discret possible, anonyme, «dans le délice d’une forme de disparition. »
Cet « art de l’effacement » me va aussi comme un gant. Dans mon expérience, les coulisses sont la meilleure place ; on évolue dans l’envers du décor tout en démontant la mécanique des mots à l’abri, à l’intérieur d’un espace-temps privilégié et qui laisse souvent place pour le « chantier », le travail qui suit son cours.
Pourtant tant de précautions pour ne pas s’exposer en tant qu’auteur semble bien dérisoires si l’on s’en tient à ce que dit George Semprun (4) : « Pourtant, on sait pertinemment de quoi il est question dans les Frères Karamazov même si on a lu le roman en français. Et même si on l’a lu dans une traduction médiocre, me risquerai-je à dire. Car l’essence de ce roman, de la plupart des grands romans, même s’ils se nourrissent de leur langue originaire et originale, qu’ils enrichissent à leur tour, n’est pas langagière. » On peut ne pas adhérer à cette affirmation mais si on essaie de savoir de quoi il est ici question, en tant que lectrice, je peux hasarder une réponse : je retiens davantage l’atmosphère d’un roman que son dénouement. Ce qu’il m’en reste n’est pas factuel. Et le style de l’auteur, aussi brillant soit-il, est souvent un simple véhicule qui sert la mise en place fluide du décor pour « impressionner » le lecteur, c’est-à-dire, lui faire forte impression.
C’est Proust dans le Temps Retrouvé qui explique que « l’écriture est avant tout un travail de traduction. » Mais que : « L’écrivain confie au langage le soin de transmettre au lecteur une impression qui, à l’origine, n’est pas faite de motsL’objet à apprivoiser, à cerner, à décrire est fait de lumière, d’intensité, de parfum, d’épaisseur de saveur, il évolue, il se transforme, se dérobe à l’analyse. »
Ce n’est pas le seul obstacle aussi bien au travail d’écriture que de traduction. Il y a également des images différentes qui surgissent à l’évocation de certains mots suivant notre « bain culturel ». C’est ainsi qu’Agnès Desarthe raconte cette anecdote du mot anglais le plus difficile à traduire en français qui serait simplement: « la table », car elle est ronde, en acajou, elle repose sur un pied central, et la plupart du temps, elle est recouverte d’une nappe qui traîne jusque par terre; « une table », en revanche, est rectangulaire, en pin, montée sur quatre pieds et parfois pourvue d’une jupette qui dépasse rarement les trente centimètres. » (5) S’il est toujours possible de faire preuve d’invention pour traduire un concept philosophique, il semble insurmontable de faire coïncider la « nuit » dans toutes les langues et les expériences. C’est intraduisible, cela ne donne rien.
Recourir au langage, c’est faire l’expérience de cette non coïncidence entre ce que je ressens, ce que je voudrais dire, et les mots que j’emploie. Cette difficulté s’exprime de manière privilégiée dans la traduction qui n’est qu’un miroir grossissant de notre expérience quotidienne de la langue. C’est ce que me semble vouloir dire Beckett : « Encore. Dire encore. Soit dit encore. Tant mal que pis encore. (…) Dire pour soit dit. Mal dit. Dire désormais pour soit mal dit…. » (6)
En effet, toute pensée et même toute formulation au plus juste de cette pensée est déjà une traduction. Comme l’écrit Steiner : « Comprendre c’est déchiffrer, entendre une signification, c’est traduire. » Il s’agit d’une transposition dans sa propre langue, avec toutes les imprécisions et décalages que cela impliquent.
Lacan a traduit Heidegger en faisant un travail d’auteur et il pestait contre la médiocrité des traductions de Freud en français. Dans sa Réponse à Jean Hippolyte, il dit : “Je vous laisse à juger quelle sorte de maléfice, il faut admettre dans le sort fait aux textes de Freud en français, si l’on se refuse à croire que les traducteurs se soient donné le mot pour les rendre incompréhensibles, et je ne parle pas de ce qu’ajoute à cet effet l’extinction complète de la vivacité de son style.” vivacité de son style.”
Lacan dit encore : « Que l’on me traduise en japonais me laisse perplexe. » Il s’agit de D’un Discours qui ne serait pas du semblant (il se trouve que le japonais est connu pour ne laisser aucune place à l’équivoque). Nous pouvons retrouver les mêmes difficultés dans l’engouement et la prolifération de traductions de Deleuze en russe qui, selon les spécialistes, atteignent rarement l’invention qu’elles devraient exiger.
Le traducteur peut se contenter de communiquer au lecteur ce qu’il comprend d’un texte, dans la fidélité « au fond » et le souci d’aplanir toute difficulté et tout équivoque. Or ce « montrer-cacher du double-sens », comme le dit Paul Ricœur est une « énigme [qui] ne bloque pas l’intelligence mais la provoque ». (7) C’est en s’égarant dans la dimension labyrinthique d’une langue qu’on a une petite chance d’en restituer quelque chose de plus. Pour certains traducteurs, cela sera de l’ordre de la poésie. Il s’agit en tout cas de restituer une singularité. De même que chaque parole d’analysant « dresse du monde une carte différente », le traducteur doit parvenir à laisser affleurer ce « je qui sous le moi se dérobe ». Autrement dit dépouiller une langue des ses stéréotypes, de ses « nécroses » pour atteindre le cœur du texte. Là où le désir se manifeste, là où il fait parfois échouer, mais aussi là où le locuteur (l’auteur) devient sujet.
CHATIER LA LANGUE MATERNELLE
Il faut dire que nous partons de loin. Notre rapport au monde et au langage s’accompagne d’un biais, de cette fameuse coupure, qui nous condamne aux tâtonnements, au manque mais aussi à la réinvention continuelle.
Aussi envahissants que soient les mots d’une mère pour qualifier et interpréter les cris et les attitudes de son enfant, ce sont ces interprétations qui vont permettre qu’advienne une relation entre eux, qui sera la première et le modèle de toutes celles à venir.
Ce que ma mère a dit de moi, je ne le saurais jamais. Je l’ai entendu, mais cela restera insu. Même si cette part d’insu est commune à tous. Elle est seulement plus ou moins étendue.
Peut-être que c’est cette langue maternelle, ses mots à elle, qu’il m’a fallu réinventer obstinément, avec peu d’indices fiables, comme une patiente construction, la plus solide possible, pour pouvoir ensuite enfin tâcher de m’en extraire. Mais comme tout ou presque était possible, que le champ pouvait être infini, il m’a fallu lire « tout » ce que je pouvais engloutir et me plonger dans un bain de mots, m’entourer littéralement de livres comme d’un rempart moelleux où je retrouverais le corps et la parole maternelle.
J’ai fini par faire un pas de côté en devenant sur le tard traductrice vers une langue étrangère, qui n’était aucune des deux langues apprises enfant mais une autre langue, acquise seulement par l’école, sans connotation particulière, si ce n’est celle de l’étranger à soi-même et à mon histoire.
Qu’y a-t-il de plus fiable que ce qui nous échappe ? Ce sur quoi on peut compter, c’est justement la trahison constante du langage. C’est pourquoi, certains auteurs comme Roland Barthes admettent qu’ils se vengent avec un plaisir jouissif en défigurant la langue maternelle : « L’écrivain est quelqu’un qui joue avec le corps de sa mère (…) : pour le glorifier, l’embellir, ou pour le dépecer, le porter à la limite de ce qui, du corps, peut-être reconnu (…)». (8) Cette violence répondant à la violence me fait penser à Louis Wolfson (9), qui est devenu champion en traduction simultanée pour son propre compte dans plusieurs langues et dans le seul but de « tuer la langue maternelle », comme le dit Deleuze dans sa préface au Schizo et les langues. Ou tout au moins, de la neutraliser comme on le ferait d’un ennemi qui vous tient constamment en joue, ou pour désamorcer cette langue comme s’il s’agissait d’une bombe. En effet, avec Wolfson, la traduction relève de la survie car la langue maternelle l’attaque et l’assaille de toutes parts, y compris sur les emballages de la nourriture qu’il ingurgite seul, en quantité phénoménale et à toute vitesse. Face à un ennemi si redoutable et tentaculaire, son échappatoire est cependant consolidée par la multiplicité des langues étrangères dans lesquelles Wolfson peut puiser des équivalences phonétiques complexes, comme un code secret qu’il serait seul à connaître. Il est donc déjà auteur en étant le traducteur le plus rapide et le plus polyglotte du monde, mais il entreprend également de dévoiler sa « méthode de survie » en écrivant. Comme l’explique Piera Aulagnier (10) : « Wolfson écrit au moment où il peut se libérer, en partie tout au moins, (…) de la violence qu’impliquait l’imposition d’une signification exhaustive des choses et des mots qui transformait la totalité du champ sémantique en porte-parole et message du désir maternel (…). [Cette œuvre] représente le chemin que s’est frayé la quête désespérée d’un savoir sur la langue afin d’atteindre la possibilité d’un savoir sur soi.” Ce parcours du combattant est aussi celui du névrosé qui chemine péniblement dans la jungle de sa langue pour établir lui-même la carte de son parcours et finir par découvrir qu’il se trouvait sur le mauvais continent; que ses calculs étaient forcément faussés dès le départ puisqu’il n’a pas échoué sur le rivage qu’il s’était fixé comme aboutissement du voyage.
Il va falloir s’habituer à cette terre inconnue, « Etre comme un étranger dans sa propre langue. Faire une ligne de fuite». (11) La solution pourrait être ce pas de côté qui permet de faire advenir une forme inouïe, inventer son propre dialecte à l’intérieur de cette langue maternelle qui en fixe les frontières.
CONCLUSION
En guise de conclusion, j’aimerais ouvrir quelques pistes de réflexion d’abord avec cette question posée par George Steiner : « Pourquoi l’homo sapiens sapiens, génétiquement et physiologiquement uniforme à presque tous égards, soumis à des contraintes biologiques et environnementales et des possibilités évolutives identiques, devait-il parler des milliers de langues mutuellement incompréhensibles, pour certaines, distantes de quelques kilomètres seulement ? » (12)
Cela ressemble à une pirouette. Pourtant cette interrogation me semble bien poser le caractère un peu absurde et aussi la dimension tragique de notre expérience en tant qu’être parlants. Grâce à la cure analytique, nous butons sur cette langue qui nous semblait commune mais qui se révèle déclinée en une multitude d’usages et d’interprétations possibles qui restent le plus souvent opaques et donc sources de malentendus. Nous avons vu que ce qui pouvait se présenter au premier abord comme une divergence entre traduction et analyse n’en est pas vraiment une. Pour le traducteur, le matériau semble explicite, écrit en toutes lettres, mais finalement que dit-il ? J’en reviens à Proust : « Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère. Sous chaque mot chacun de nous met son sens ou du moins son image qui est souvent un contresens. Mais dans les beaux livres tous les contresens qu’on fait sont beaux». (13) Ce serait peut-être la différence la plus fondamentale entre traduction et psychanalyse.
La traduction peut se permettre de ne pas être exacte quand elle relève de l’art, de la littérature, de la poésie. La marge de manœuvre se réduit considérablement quand il s’agit de traduire un livre scientifique, voire un manuel destiné aux étudiants chirurgiens… comme cela m’est souvent arrivé.
Il me semble également que la quête sans fin de l’analysant est de se frayer un chemin vers cette vérité ; le contre-sens et les stéréotypes l’en éloignent le plus souvent.
Peut-être qu’après avoir cerné les contours de son fantasme, ou l’avoir « traversé », il sera en mesure d’imaginer autre chose et pourquoi pas même pour son propre compte de « faire revivre l’arbre dans le mot arbre » (14), comme le dit Yves Bonnefoy, poète et traducteur. Dégager les mots de la gangue des idées qui les recouvre. Les diriger vers une pleine présence. C’est un travail qui demande persévérance et réajustement permanent. Et avec l’expérience, paradoxalement, un sentiment d’aller plutôt vers le dépouillement que la maîtrise.
(1) Paul Ricoeur, De l’Interprétation
(2) Revue Chimères – Automne 1991, N°19
(3) A. Desarthe, op. préc. cité
(4) G. Semprun, Adieu Vive Clarté
(5) A. Desarthe, op. préc. cité
(6) S. Beckett, Cap au Pire
(7) Paul Ricoeur, op. préc. cité
(8) R. Barthes, Le Plaisir du Texte
(9) L. Wolfson, Le Schizo et les Langues, préface de Gilles Deleuze
(10) Piera Aulagnier, In Dossier Wolfson, Dir. JB Pontalis
(11) G. Deleuze, Dialogues avec Claire Parnet
(12) G. Steiner, op. préc. cité
(13) M. Proust, op. préc. cité
(14) Y. Bonnefoy, Entretien, 13 Juin 2014, paru dans Lexnews (webmagazine)