A l’invitation de l’Association pour la Psychanalyse et le Lien Social
Une conférence débat ouverte à tous le 2 mars 2015 près de Toulouse.
Accueil dès 14h30 – Clôture autour d’un verre pour poursuivre les échanges.
La psychanalyse et l’argent
Lundi 2 mars 2015 de 15h à 18h
Salle des fêtes, rue Joliot Curie 31520 Ramonville Saint-Agne (plan en cliquant ici)
entrée libre – informations : 06.26.29.36.17 et asso.apls@gmail.com
Accueil du public dès 14h30 – La conférence sera suivie d’un temps de convivialité où chacun pourra autour d’un verre poursuivre les échanges.
Dimitri Sakellariou est psychanalyste à Toulouse et Athènes. Actuellement, il prépare un Congrès à Athènes sur la question « Quelles sont les réponses de l’analyste face à la crise du lien social? »
José Guinart est Psychanalyste à Blagnac. Son expérience en institution apportera un éclairage sur la question du payement particulièrement auprès des enfants.
Françoise Valon est Agrégée de philosophie, elle donne des cours à l’université de Toulouse Jean-Jaurès, notamment sur les problématiques de l’argent. Elle anime également des cafés philos.
Mireille Bruyère est Maître de conférences en économie à l’université de Toulouse Jean-Jaurès et membre du conseil scientifique d’ATTAC et du collectif des économistes atterrés.
Comment la société, la psychanalyse et le travail social sont-ils traversés par les questions liées à l’argent ?
Cette conférence-débat ouverte à tous a été pensée dans un objectif est simple : rendre sensibles et vivantes ces questions autour de l’argent. C’est pour quoi nous avons voulu faire dialoguer une économiste, une philosophe et deux psychanalystes avec le public.
La question de l’argent en psychanalyse s’impose logiquement au regard de notre projet associatif de permettre aux personnes démunies un accès à la psychanalyse. Freud le premier s’y est affronté, dans son époque et avec ses moyens. Dans sa suite, l’argent a été mis en jeu dans la théorie principalement du côté du sujet, comme quelque chose à manier dans la cure au regard du rapport de l’analysant avec lui. Au point qu’on pourrait lire parfois certains écrits de psychanalyse comme relevant de la psychologie de l’argent.
L’argent précède la psychanalyse. Il permet un chiffrage de la valeur et d’autres modalités d’échange que le troc. Il n’est pas sans rapport avec les modalités de lien entre humains. Et sur ce point, toute une série de théoriciens ont leur mot à dire : l’économiste, l’historien, le sociologue, l’anthropologue, le philosophe, etc. Le psychanalyste aurait tort de ne pas les entendre. Sauf à vouloir fonder une psychologie de l’argent qui isolerait la cure des conditions de l’époque dans laquelle elle se déroule. Cette psychologie pourrait alors être soupçonnée d’être un abus, une escroquerie ou pourquoi pas une jouissance. Ne faudrait-il pas alors essayer de la décompléter ? Et pourquoi pas aller jusqu’à faire dire à l’analyste, si tant est qu’il y consente, ce que l’argent veut dire pour lui ? L’argent d’ailleurs, est-ce que ça veut dire quelque chose ?
Parler d’argent en psychanalyse n’aura aucun sens s’il s’agit simplement de faire la psychologie de l’argent. Il s’agit plutôt de mettre en question l’argent comme argument de notre démarche associative pour savoir un peu mieux ce que nous faisons. Pour savoir un peu mieux si l’argent est réellement un obstacle à l’accès à la psychanalyse. Pour savoir si l’argent est une nécessité pour le déroulement d’une cure. Pour savoir ce que l’argent chiffre ou vaut dans une psychanalyse. Pour savoir si l’argent n’est pas un biais par où le monde infiltre la cure et la contamine de son malaise. Savoir ce qui se véhicule avec l’argent, ce qui se transmet, ce qui reste intransmissible malgré l’argent, et comment ces échanges modèlent aussi bien le lien social que les êtres qui l’habitent. Parmi lesquels il faut compter les psychanalystes.
Reprise d’un texte paru dans le numéro d’octobre 2014 de Terrestres terrains, bulletin de l’Association pour la Psychanalyse et le Lien Social.
Rémi Brassié, président de l’APLS.