Une femme extraordinairement particulière : Marie Mère de Jésus (2)

4 Mars 2009

Séminaire Alençon : Qu’est ce qu’une mère ?
Discours de l’amour et de la haine.

La dernière fois je vous ai dit quelques mots du judaïsme et j’ ai commencé à vous parler du christianisme en m’ arrêtant sur cette figure de femme extraordinairement particulière qu’ est la Vierge Marie puisque celle ci se trouve enceinte non pas pour avoir couché avec un homme comme toute une chacune des femmes qui se trouve dans le même état mais par l’ opération dite du saint Esprit .Etrange façon s’ il en est d’ être une mère pour un sujet humain ,chacun en conviendra et qui ne peut faire appel qu’ à quelque chose qui relève du miracle pour reprendre ce signifiant qui circule tout au long des mémoires d’ un Schreber dont il se trouve qu’ en ce moment je suis particulièrement imbibée .Ce signifiant de « miracle » repris jusqu’à’ plus soif par Schreber n’ est pas par ailleurs une invention de sa part puisqu’il est issu de ce même christianisme auquel il se réfère . Le fruit de la grossesse, miraculeuse donc, de Marie ne sera rien d’autre que le fils de Dieu, le Dieu des chrétiens. Me saisissant du cas de cette vierge en devenir d’être mère dans un premier temps puis le devenant dans un second temps, j’ai commencé à tenter d’articuler ce qu’il en est de ces différents discours, que j’ai appelé discours de jouissance, qui sont mis en jeu dans le christianisme à travers la figure emblématique de cette femme telle qu’elle nous est présentée dans les écrits des quatre évangélistes et à laquelle le dogme qui fonde cette religion nous impose de croire.

En effet toute religion , mais au delà toute croyance voire certitude propre à chaque sujet , est fondée sur différentes injonctions venant d’ un Autre qui parle , mettant en place des instances surmoïques qui sont des lieux de jouissances pour le sujet , qui engendre son être de jouissance. Ces lieux de jouissance se soutiennent donc chacun, me semble-t-il ,d’ un discours qui est celui de la science , de l’ ignorance , de la haine ou de l’ amour .Si mon cheminement ne vous paraît pas d’ une extrême évidence quant à la question qui en fait l’ objet « qu’ est -ce qu’une mère ? » ce dont j’ ai eu un certain écho , vous aurez retenu peut-être ,la réponse que je tente d’avancer quant à cette question : « Pour un sujet humain , une mère est la femme qui en lui donnant la vie lui donne aussi la mort.Elle est à l’ origine des passions de son être que sont l’ amour ,la haine, l’ ignorance et la science c’est à dire ce dont il jouit . »

En me saisissant du cas de Marie pour vous introduire ces passions, on peut dire que d’une certaine façon je suis au coeur de mon sujet, peut-être plus vite que je l’aurais voulu et ce à partir d’un cas « miraculeux ».Comme on me le disait petite fille, face à mes questions qui n’avaient pas de réponse satisfaisantes : les voies du Seigneur sont impénétrables. Sont-elles aussi impénétrables que ça puisque Marie est à l’origine de mon avancée rapide ? D’aucuns penseront que non, ils n’auront peut-être pas tort.

Ces passions s’inscrivent donc dans des discours de jouissance qui seront indexées d’une valence positive ou négative. La science et l’amour ont une couleur positive, la haine et l’ignorance une couleur négative. J’ avais concocté il y a fort longtemps un petit truc ,à base du calcul matriciel utilisé en physique ,avec une matrice particulière à quatre places dont le produit est égal à un ou à moins un selon la disposition des chiffres un ou zéro dans celle ci ou de lettres ayant chacune valeur de un ou du zéro .Si les lettres en questions sont celles que l’ on retrouve dans les discours , S1, S2, a, S barré , cela pourrait nous être de quelque utilité ici , je vous en ferais grâce mais je le rappelle juste à mon seul souvenir et peut-être à celui de quelques autres qui s’ en souviennent .Peut-être qu’ un jour j’ y reviendrai , car malgré tout l’ artifice qu’ un outil mathématique peut avoir pour rendre compte de la clinique cela peut aussi permettre de l’ éclairer. Disons simplement que le discours de la science et de l’ amour c’ est ce qui permet de faire du un avec du deux et celui de la haine et de l’ ignorance du moins un avec du deux .Il y a au moins un « Un »que personne ne me contestera c’ est celui que vise la passion amoureuse , quant au moins Un que vise cette autre passion qu’ est la haine je crois qu’ il n’y a pas besoin de beaucoup de discours pour se rendre compte que la haine de soi et de l’ autre vise à ce qu’ils comptent comme un Un en moins parmi les vivants , un « Un » à rayer de la carte . Je balise ici un peu ma route. La dernière fois j’ai tenté dans une toute première approche, puisque c’est la première fois que je m’y risquais , de vous montrer comment était mis en oeuvre le discours de l’ignorance et de la science pour Marie telle que nous la présente le christianisme, reste donc aujourd’hui à tenter de faire vivre le discours de la haine et de l’amour.

Avant d’ y venir je vous rappelle que ces différents discours de jouissance je propose de les écrire à partir des quatre discours écrits par Lacan pour rendre compte du lien social ( cf le texte du 28 janvier 2009 ) en les bâtissant tout simplement sur le modèle de celui qu’il appelle le discours capitaliste , que j’ ai en l’ occasion rebaptisé le discours de l’ ignorance , qui s’ écrit par l’ inversion de la place de l’agent et de la vérité . On peut dire que dans ces différents discours de jouissance, surgit, dans le réel, ce qui pour le sujet fait symptôme , son vrai symptôme , sa vérité , provoquant son angoisse ou entraînant des positions subjectives qui ne sont pas sans évoquer celles dont les sujets psychotiques font état , positions décrites comme maniaque , mélancolique , schizophrénique ou paranoïaque pour utiliser le vocabulaire usité dans la psychanalyse issu de l’ ancienne psychiatrie .Je dois dire que j’ ai un peu reculé devant l’ usage de ces dénominations au regard de la vision qui est donnée en pâture de la schizophrénie aujourd’hui dans les média au travers des faits divers utilisés par le politique pour faire régner ce que d’ aucun nomme à plus d’ un titre et à juste titre « la nuit sécuritaire ». Jacques Podlejski nous le rappelait il y a peu de temps .Mais à ce jour nous n’avons pas d’autres signifiants et nous en priver c’est aussi plonger la clinique dans l’obscurantisme d’ une classification sans repères structuraux . Pour ne prendre qu’un exemple, je défie quiconque aujourd’hui de ne pas être atteint de troubles bipolaires qui est la nouvelle appellation fourre -tout du mal être des sujets.

Ce sont de tels états plus ou moins courts dans le temps, voire très courts, qui peuvent être décrits lors d’ une analyse ou en fin d’ analyse par un sujet névrosé, voire qu’il peut éprouver au hasard des rencontres de la vie .Lacan quant à lui parle de la fin de l’ analyse comme ayant une pente plutôt maniaco -dépressive mais je pense que la pente paranoïaque et schizophrénique ne sont pas non plus à écarter comme en a témoigné JP.

Par ailleurs la thèse proposée par Pierre Bruno qui est celle des retrouvailles avec ce qu’il nomme joliment « la maman de l’amour » comme condition préalable pour pouvoir finir une analyse pour un névrosé, va aussi dans le sens de ce que je tente de soutenir. Ne sont elles pas, ces retrouvailles, celles où est mise en jeu la passion amoureuse d’un sujet pour sa mère ? Et n’ est ce pas après les retrouvailles des trois autres passions signées de leur perte que celles ci est enfin possible ?

Car ce sont les retrouvailles qui sont la condition préalable à la perte possible de la jouissance , disons du pathos qui y est associé .Je n’ épiloguerai pas plus longtemps ici sur le sujet mais c’ est sans doute là que se jouent les moments à allure psychotique .Mais nous sommes ici, me semble t-il, dans la logique que j’ appellerai « canada dry » en référence à cette boisson qui a la même couleur et la même saveur que l’ alcool et qui pourtant n’ en est pas . Car à la différence du sujet psychotique le sujet névrosé a ,quant à lui, l’ usage possible de la castration qu’il a rencontrée pour  » savoir y faire  » avec son symptôme et si au NDP il n’ y croit plus, il peut cependant s’ en servir , ce qui n’ est pas le cas pour un sujet psychotique ,qui , pour ne pas faire une telle rencontre ne peut que bricoler une réponse que Lacan appellera sinthomatique qui tiendra plus ou moins au gré des rencontres qu’il sera appelé à faire .C’ est la réponse « névrocentriste » que je ferai à Jacques Podlejski ,qui la connaît déjà plus ou moins , à la suite de l’ exposé qu’il a fait lors de l’ assemblée de Paris du 14 février 2009 .

En effet qu’est ce qui permet le lien social ? Ce sont des discours où les passions de l’ être sont mises sous le boisseau et qui fonctionnent à partir d’un semblant et que seule la mise en fonction de la castration par Un père et le NDP qui y est associé peut permettre . L’ un sans l’ autre , ça ne fonctionne pas , ce dont me semble t’il,témoigne la clinique de la psychose qu’ elle soit schrébérienne d’ une part ou joycienne d’ autre part ou pour le dire en clair un agent de la castration sans NDP d’ une part ou un NDP sans agent de la castration d’ autre part ne permet pas au lien social de fonctionner , ne permet pas au sujet d’ attraper un discours qui fasse lien social . Le sujet sera alors tenu de porter à bout de bras dans un effort surmoïque toujours à renouveler le discours de jouissance dont il a à répondre ou à bricoler un sinthome pour se soulager et s’il est dans l’ impossibilité de le faire c’ est ce que l’ on appelle le déclenchement de la psychose .Donc la mise en place du semblant qui permet à un sujet de faire lien social , de n’ être plus seul perdu dans la foule des humains ou isolé des humains , n’ est possible que si le sujet a pu refouler les dites passions ,ce qui ne signe pas pour autant leur absence ; il faut que soit en jeu pour lui une impuissance à les mettre en oeuvre et c’ est à la fonction du père de le lui permettre .En effet, aucun lien social n’ est possible, qui fonctionnerait à partir des passions de chacun,ce qui mettrait donc en jeu une jouissance sans limite , sans arrêt possible et condamnerait donc l’ humanité du mammifère dit homme à sa destruction, quelque soit le mode de jouissance par lequel celle ci arrive . C’est ce dont les sujets psychotiques témoignent un par un, quand ils n’ entraînent pas dans leur passion une partie de l’humanité , comme a pu le faire un Hitler pour ne citer que lui ou comme le fait aujourd’hui à grande échelle la mise en acte du discours capitaliste par d’ aucuns ou quand ils n’ arrivent pas à bricoler un savoir faire avec qui leur est propre . Ce bricolage doit se passer pour les uns radicalement du NDP ce à quoi un Schreber a échoué qui finira ses jours en hôpital psychiatrique et pour les autres radicalement de la castration ce à quoi un Joyce a réussi. C’est du moins la thèse de Lacan en ce qui concerne Joyce quant à ce que j’appellerai « la réussite de sa psychose », thèse qu’il nous reste donc à soutenir avec cette lecture très personnelle, j’en conviens, que j’en fais mais qui ne sort pas du dessous du sabot d’un cheval comme on dit.

En effet j’ ai choisi d’ appartenir à une assemblée analytique qui permet à tout un chacun qui en prend le risque d’ énoncer ses questions et de proposer les réponses qu’il tente d’ y donner sans se référer autant que faire se peut à une orthodoxie qui donnerait les bonnes réponses voire qui interdirait de poser ce qui seraient les mauvaises questions .Cette mouvance ,particulièrement riche de confrontation au niveau théorique et non constituée de personnes assujetties à une chefferie , permet aux questions des uns surprenantes, voire dérangeantes , de se confronter aux trouvailles éclairantes des autres, système qui permet de se frayer un chemin avec ses propres questions et ses propres réponses , de les affiner , d’ y renoncer aussi parfois parce qu’ à les dire elles ne tiennent pas mais sans les dire on ne le saurait pas . Donc, sans ce lieu où Jacques Podjelski a samedi pu avancer sa question, même si je ne suis pas d’ accord avec ses réponses, enfin il faut encore le vérifier au plus près, je n’aurais pas pu quant à moi avancer comme je le fais dans la mienne aujourd’hui, comme je l’ai fait le mois dernier avec la question ouverte par l’exposé de Laure Thibeaudeau . D’un mois sur l’autre dans le travail que je fais ici il y a un écho de ce travail que d’autres font ailleurs et qui vient enrichir le mien, même si c’est sur un mode qui peut vous paraître « digressif » quant à mon sujet. Peut être ,mais après tout quelle importance , la psychanalyse ne relève pas d’ une belle démonstration dont la linéarité serait parfaite , si on en rêve , disons si j’ en ai rêvé, j’ ai abandonné ce beau rêve où je pourrais faire,comme je l’ apprenais à mes élèves à le faire , qui dans ce registre pour la plupart faisaient n’ importe quoi , une démonstration digne de ce nom . Ah les belles démonstrations comme j’ aimais ça et comme je savais ,avec un plaisir que je ne dissimule pas ,en faire mais …La différence est qu’ un problème de physique ou de math s’ il est posé c’ est qu’il a forcément une solution connue d’ avance par celui qui l’ a posé donc en suivant un raisonnement logique on trouve forcément la bonne réponse qui est contenue dans les données même du problème .Là je pose une question mais les données du problème je dirais que je dois aller les chercher et que si j’ en trouve des petits bouts dans ma banque personnelle , je dois aussi faire des descentes chaque fois que la chose me semble propice dans la banque des autres . Faut-il encore que le secret bancaire soit levé, il me semble qu’il l’est à l’ apjl .

Donc je conclurai ce dire que m’ a inspiré le dire de mon collègue, que ce qu’ apprend une psychanalyse c’ est que les discours de jouissance nous mettent toujours un jour ou l’ autre face à l’ impossibilité à les soutenir , que cette impossibilité est de structure ,c’ est à dire que le langage ne peut pas répondre de tout et en particulier de la jouissance première dont le sujet garde les traces indélébiles et c’ est là où je suis au coeur de mon sujet puisque , à mon dire , c’ est la femme , la une mére du sujet qui est à l’ origine des passions de son être, qui de ce fait l’ humanise mais le conduit en même temps dans une impasse vis à vis des autres humains à qui il aura à faire sans le relais de la fonction paternelle qui le lui permet .

Sur ce , revenons à Marie .

La dernière fois je vous ai dit qu’en réponse au discours de la science mis en oeuvre par le dire de l’ange Gabriel , Marie avait répondu par le discours de l’ ignorance, se soumettant à la volonté d’un Dieu muet et sans nom , d’ avoir un fils pour sa jouissance . Elle met au travail son utérus de femme pour ce faire ,qui est la force vive dont seules disposent les femmes .Je demanderai bien à Michel Lapeyre qui fait à Albi un séminaire intitulé : « chaque individu est un prolétaire », s’il serait d’ accord pour élever Marie à la dignité de prolétaire , une prolétaire qui s’ inscrit ici à l’ encontre de ceux dont il fait l’ éloge car elle ne conteste pas son sort mais consent à être à la solde d’ un Autre divin , muet et sans nom, j’ insiste .Si Dieu dans l’ évangile va parler ce n’ est pas pour Marie qu’il le fait mais pour Jésus .

Discours de la haine et de l’ amour

Voyons donc maintenant quels discours au regard de Marie et des femmes en général tient « notre Mère , la Sainte église romaine , catholique et apostolique »pour la nommer telle qu’ elle se nomme et les commentateurs divers de l’ évangile voire ceux qui les ont écrits . Je ne m’aventurerai pas dans les autres religions qui relèvent du christianisme .Si la religion orthodoxe donne aussi une grande place à l a Vierge, cette place dans le protestantisme en général et dans l’église anglicane est plus instable me semble t- il, mais fondamentalement, pour toutes, la conception de Jésus relève de la même croyance qui met en jeu une femme vierge engrossée par le Saint esprit qui donne à Dieu le fils qu’il veut.

Il me semble qu’est en jeu dans ces discours ce que Lacan nomme « l’ hainamoration » dans le séminaire Encore , en remplaçant par ce terme celui d’ ambivalence , soit ce qui articule un double discours celui de la haine et de l’ amour .

Dans un premier mouvement la dite église fixe cette femme sous le signifiant Marie Mère de Dieu ou de Jésus , c’est selon , dont j’ ai avancé qu’il lui servait de nom propre , qui la nomme , en ramenant ce sujet à n’ être représenté que par ce seul signifiant sans qu’ aucun savoir ne lui soit associé , la « désupposant »de tout savoir . C’est cette « désupposition »de savoir que Lacan met au principe de la haine pour celui a qui elle s’ adresse , que le sujet peut s’ adresser à lui même .

Sous le voile du culte marial omniprésent dans le catholicisme et de cet amour pour la Vierge dans lequel il baigne, je pense que fonctionne ce que j’appelle le discours de la haine, d’une haine féroce pour les femmes, ces êtres diaboliques à la chair désirable, par qui le malheur arrive aux hommes de succomber à leur charme et à leurs paroles enjôleuses. Je force à peine le trait de ce dont Saint Paul dans une très relative modération et bien d’autres à sa suite se sont faits les chantres venimeux. Eve la première ne leur a-t-elle pas ouvert la voie ?

Le catholicisme dévitalise les femmes et cette femme particulière qu’ est Marie mise en modèle de la mère parfaite , de la femme parfaite pour les bonnes chrétiennes et chrétiens .Le sujet qu’ elle est ,n’ est dans ce premier mouvement ,vraiment représenté que par le signifiant qui la nomme : Marie Mère de Dieu et la réduit à n’ être qu’ un objet que l’ on jette quand on n’ en a plus besoin pour la procréation . C’est la place de l’ objet a dans ce discours . Là nous ne sommes pas dans la baise Kleenex comme peuvent s’ en plaindre certaines femmes aujourd’hui mais dans la procréation Kleenex , ce qui n’ est pas plus satisfaisant . Le lien sacré du mariage indissoluble ne situe l’ homme et la femme au regard l’ un de l’ autre que dans l’ objectif de la procréation , c’ est à dire dans une position parentale et non dans un lien où un désir s’ inscrit chez l’ un et chez l’ autre , de l’ un pour l’ autre . Comme , mis à part le cas miraculeux de la vierge Marie, au regard de la procréation pour les humains il faut en passer par un acte de chair entre un homme et une femme , pas question de cet acte d’ en attendre autre chose que la venue d’ un enfant . C’ est ce qui fait dire à Lacan que pour l’église catholique le rapport sexuel existe , c’ est à dire que quelque chose peut s’ écrire entre un homme et une femme qui ferait un lien entre eux , entre les êtres sexués de façon différente qu’ils sont , et que le résultat de ce rapport c’ est l’ enfant conformément à ce qu’il en serait de la volonté de Dieu . ( « L’ église catholique affirme qu’ il y a rapport sexuel : c’ est celui qui aboutit à faire de petits enfants .C’ est une affirmation qui est tout à fait tenable , simplement elle est indémontrable » .Le savoir du psychanalyste 4novembre 1971) .Or, affirme Lacan , qui le dit et le redit à qui veut bien l’ entendre : « Il n’ y a pas rapport sexuel » . Entre l’ homme et la femme comme êtres sexués , rien ne peut s’ écrire , l’ homme et la femme n’ ont pas de rapport entre eux sinon à ne ramener la femme à n’ exister que comme mère .C’ est de là que l’ homme la voit qui lui dénie un inconscient qui serait bien à elle , un inconscient qui ne serait pas tout déterminé par la fonction phallique , qui en tant que la femme qu’elle est n’ est pas du tout déterminé par le phallus ( je vous renvoie à Encore , encore ) .Car le rapport sexuel qui est prétendument posé comme existant par l’ église catholique rate car la rencontre entre un homme et une femme n’ est pas déterminé , loin s’ en faut , par la procréation , c’ est quand même bien ce qui les différencie des autres mammifères . L’ enfant lui n’ est que le reste d’ une jouissance qui ne peut pas s’ écrire entre un homme et une femme .Pour l’enfant , ou il n’ est pas attendu ou il n’ est pas celui qu’ on attend , qui le pose alors comme objet a) que Lacan nomme alors plus de jouir . Il n’est pas l’objet a) qui comblera la volonté de jouissance de Dieu et qui le met alors dans cette perspective en position d’être jeté aussi puisqu’ il est raté. Objet a), déchet à jeter avec l’eau du bain . La mère est, dans cette perspective, La chose elle même, ce que Lacan appelle La chose. Mais il se trouve que l’amour, quand il trouve sa place, peut venir changer quelques données. Si le rapport sexuel n’est appelé qu’ à devoir rater , c’est l’ amour qui vient suppléer à ce ratage .

Je propose d’ écrire ce discours de la haine en inversant le S2 avec le S1 du discours universitaire de Lacan .Ce qui est forclos dans ce discours c’ est le savoir , ici le savoir inconscient qu’ a une mère sur l’ objet a) qu ’ est son enfant pour elle , ramenant ce savoir à n’ être que celui de la biologie, pourrions nous dire , soit celui de l’ utérus de femelle que lui a donné Dieu pour procréer . Ce discours de la haine , dans la manoeuvre qu’ a opéré le catholicisme sur les femmes avec la vierge Marie , consiste donc à réduire celles ci à n’ être vraiment représentées que par un signifiant en les désupposant réellement de tout savoir dans leur position de procréatrice ; Ici le signifiant Marie Mère de Jésus c’ est le S1 de ce discours , S2 passe en dessous de la barre, inversion que je lirai donc comme une forclusion de l’ inconscient , rejet du savoir de l’ inconscient .( cf. Télévision page 34 ) .

Pourquoi cette haine adressée aux femmes et pas seulement par le christianisme, il y a à cet égard encore plus féroce que lui, l’indissolubilité du mariage venant dans cette religion la protéger d’un réel jetage à la poubelle qui la fait exister en étant la femme d’un homme auquel elle est liée d’une façon indissoluble ? Je vais vous donner un petit bout de réponse que nous essayerons d’étayer un peu plus fermement par la suite . Eh bien imaginons que les femmes y soient un tout petit peu pour quelque chose pour que leur dit utérus fonctionne, ou pas d’ ailleurs, au gré d’un savoir qui leur serait propre , même si ce savoir qu’ elles mettent en jeu elles l’ ignorent mais savent qu’ elles l’ ont , ne seraient elles pas alors en position de s’ égaler à Dieu voire de mettre les plans de Dieu en échec ? Emmanuel Lehoux à ce qu’il m’en a dit nous en dira quelque chose à sa façon la prochaine fois.

Comme les deux autres discours avancés précédemment on peut faire de celui ci différentes lectures suivant le contexte où l’on s’en sert.

Dans « Télévision »c’est pour la manie que Lacan évoque le rejet de l’inconscient mais qui est tout aussi à l’ oeuvre me semble-t-il chez le mélancolique qui lui ne fait pas défiler à l’infini les signifiants qui le nomme mais dévitalise celui qui le nomme, on peut le dire comme çà. Pour un Schreber qui, lui, n’est ni maniaque ni mélancolique au niveau de la structure, on peut se poser la question de comment il se débrouille lui de cette forclusion de l’inconscient. La réponse il nous la donne, un jour il sera dans la même position que Marie, enfin c’est ce dont il a une certitude délirante.

On peut aussi lire, avec ce discours de la haine, sur une liste des noms de femmes à avoir, à séduire, par un Don Juan , le nom de celle qui d’ avoir été prise sera rayé de la liste . Moins une qui s’ajoute à la moins une précédente qu’il a eu .Le problème est d’une part l’établissement de la liste quand il s’agit de les avoir toutes. Celle ci est-elle possible ? Et d’ autre part les vouloir toutes n’ est-ce pas n’en aimer aucune ? Don juan ne croit pas en l’amour et de ce fait n’aime pas les femmes et n’a pour elles qu’une haine féroce à les rayer l’une après l’autre de sa liste. Haine qui se retourne contre lui face à ce vide laissé par la « plus une » aimable qui lui manque et le conduit en enfer. Mythe féminin que celui de Don Juan,dit Lacan, où, en effet, être la plus Une aimable qui manque à un homme c’est bien un rêve de femme car c’est la condition de son existence. « Aimez moi quelqu’ un ! » cri déchirant de cette adolescente nommée Anaïs Nin que son père renie. Je reviendrai aussi peut-être un jour sur le cas de cette femme qui m’a beaucoup fait travailler. Je vous citerai aussi cet enfant arrivant dans mon bureau pleurant de colère à qui je demande ce qui lui arrive et qui me dit : « un tel m’a traité », « de quoi t’a-t-il traité ? » .Il me dit alors son nom de famille .Être interpellé sur un mode peu aimable par son seul nom de famille pour cet enfant psychotique fait pour lui fonction d’injure et met en œuvre ce discours me semble-t-il.

La jouissance de l’idiot évoquée par Lacan, toujours dans Encore, me semble aussi relever de ce discours où être idiot ou le faire n’est pas à confondre avec être ignorant, même si la réponse au discours de l’ignorance peut être pour un sujet le discours de la haine celle de soi ou celle de l’ autre voire celle de l’ autre auquel il s’ identifie . Donc dans le christianisme ce discours de la haine pour le vivant de cette femme qu’est Marie et des femmes en général va être recouvert par un discours omni présent celui de l’amour.

« Dans l’ amour ce qui est visé , c’ est le sujet , le sujet comme tel, en tant qu’il est supposé à une phrase articulé à quelque chose qui s’ ordonne ou peut s’ ordonner d’ une vie entière » Encore p 48 « Je vous salue Marie pleine de grâce, le seigneur est avec vous , vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de vos entrailles est béni . »

Voici la phrase où l’amour pour le sujet qu’est Marie va s’articuler dans une récitation sans fin d’une prière en chapelet. Elle reprend en partie les dires de l’ange lors de l’Annonciation (1) et ceux d’Elisabeth lors de la visite que lui fait Marie, la Visitation ( 2), vous connaissez sans doute l’ histoire .

Comment lire ici ce discours. Au S1 qui ici nomme Marie va correspondre un S2 qui la définit entièrement, signifiant qui dit son être, être « pleine de grâce », on peut dire que c’est le savoir dont elle jouit, qui là ne lui est pas supposé mais qu’ elle a vraiment. Si le signifiant « pleine de grâce »peut avoir un double sens, son association avec le signifiant Marie fait chuter le double sens. En effet la grâce évoquée ici n’est pas sa joliesse ou tout autre attrait lié à son physique, cela va de soi, bien que l’imagerie fasse toujours appel à de belles femmes, à des femmes gracieuses, quand même. La grâce ici en jeu est celle liée au fait qu’elle soit pure, entièrement pure, vertueuse. Marie n’a jamais fait aucun pêché et bien sûr pas celui de la chair et pour cela il lui fallait bien l’aide de Dieu, la grâce de Dieu.

« Pleine de la grâce  » métaphore poétique qui dit Marie , l’ amour pour Marie .Mais finalement malgré toutes les explications ,dont celles que je viens de vous donner qui sont celles que l’ on m » a donné , rien ne permet d’ articuler un sens au « pleine de grâce » en question qui en dernier ressort garde tout son mystère, ce qui est le propre de la poésie amoureuse (l’ insu 15mars 1975 ) .On peut le dire autrement ,c’ est sans doute une vérité , la vérité de Marie , mais qui ne fait pas savoir quoiqu’ on en dise . Peut en témoigner la montagne d’écrits théologiques sur la fameuse grâce en question. Le dit fruit de ses entrailles , l’ enfant dont elle est en enceinte est un objet a) réel ,c’ est à dire impossible , c’ est le support de son être, sans cet objet impossible dont elle est porteuse il n’ y aurait pas de Vierge Marie, elle serait vierge comme toute femme qui n’ a pas couché avec un homme ,sans être enceinte . C’est dans cette position que Marie est Une femme extraordinairement particulière car elle est porteuse du vrai objet qui la rend aimable, on n’est pas ici dans le semblant au dire du dogme, c’est la vérité.

Tout discours amoureux suppose à celui à qui il est adressé un savoir en lien avec l’ objet qu’il recèle qui est celui dont le sujet jouit dans son fantasme ,identifié qu’il est à celui qu’il aime . Ce discours amoureux est le discours magique par excellence car il va être dans l’après coup traduit par le sujet avec le sens qu’il a déjà dans son chapeau celui vers lequel l’oriente son désir. C’est sans doute ce qui dans un premier temps m’avait fait appeler ce discours de l’amour, discours de la magie, ce à quoi il renvoie tout autant .Car qui peut nier la magie de l’amour ? Les pas dupes sans doute, comme Don Juan, mais ils finissent en enfer.

On écrira ce discours de l’amour en inversant le a) et le S2 du discours de l’analyste. Chaque femme mais aussi bien sûr chaque humain nommé d’un nom qui lui est propre, s’il peut répondre de ce type de discours comptera alors comme un « UN » en plus qui le fera se distinguer de tous les autres pour celui qui lui adresse ce discours, pour celui qui l’aime .

On peut aussi ici écrire ce discours de l’amour, qui est en fait toujours un discours à deux voix qui s’harmonisent, à partir de ce dialogue entre Elisabeth et Marie lors de la Visitation. Elisabeth , visitée par l’ esprit saint qui inspire son dire et la pose donc comme prophète de Dieu , nomme Marie « mère de son Seigneur, » entendez ,Mère de Dieu et reconnaît le savoir qu’ elle a , celui d’ être bienheureuse d’ avoir cru , d’ avoir cru les paroles de l’ ange , de cet Autre de la science qu’ est l’ ange . Le sujet Marie répond par le Magnificat où elle se reconnaît dans le dire d’Elisabeth et dans le savoir qu’elle lui attribue, celui d’être bienheureuse. Ici la réponse de Marie au discours de la science de l’ange est le discours de l’amour qui ne peut s’inscrire qu’à partir du dire d’Elisabeth, de la reconnaissance d’Elisabeth comme tiers entre Marie et l’ange. On repèrera à la lumière de ce cas très particulier qu’est Marie, que la mise en fonction des discours de jouissance qui se joue entre cette femme et l’enfant Jésus qui est son objet a), dont elle n’est pas ici encore séparée, a pour point de départ un discours, celui de la science de l’ange. Ce discours me semble être celui qui, pour chaque humain, initialise sa naissance comme sujet, qui n’est pas encore, là, sujet de l’inconscient puisque le sujet n’apparaît dans ce discours que comme manque réel et non symbolique qui suppose le refoulement et la mise en place de la fonction paternelle . Reste à déterminer qui, pour tout un chacun dont la naissance ne relève pas d’un miracle, est mis en place d’ange. Cela ne semble pas très compliqué comme déduction à partir de ce cas même si l’on peut dire qu’ à défaut de pouvoir faire l’ ange Marie fait la bête , c’ est du moins ainsi qu’ on nous la présente dans un premier temps . C’est à partir de ce discours initial que les autres vont se déduire, me semble-t-il et que le discours de l’amour ne pourra s’écrire pour un sujet que si l’ange consent à devenir « une maman  » place qu’un autre doit au préalable lui permettre d’occuper pour l’enfant et non pas lui contester.

Sans aller plus loin pour l’ instant disons que c’ est dans une phrase articulée dans ce discours tel que je viens de vous le faire vivre que gît me semble-t-il « la maman de l’ amour » mise en avant par Pierre Bruno dans son article de la revue PSYCHANALYSE numéro 13 (le discours de l’ hystérique , LA( barré ) ,LA, LA(barré) , « maman » à retrouver pour pouvoir la perdre et aimer d’ un nouvel amour auquel le premier fait barrage même si de ce premier amour le sujet en garde des traces indélébiles .

Continuons encore un peu avec Marie

L’amour réciproque.

Marie qui malgré l’ immense place que lui fait l’ église dans la dévotion qu’ elle lui voue , n’ apparaît que fort peu dans l’ évangile, annonciation , visitation ,naissance de Jésus , Noces de Cana et Mère des douleurs au pied de la croix qui ne dit mot . Les seules phrases dites par Marie dans la pièce, qui n’existerait pas sans elle, sont : « je suis la servante du seigneur qu’il soit fait selon votre parole » lors de l’annonciation, le Magnificat lors de la visitation et « fils ils n’ont plus de vin » lors des noces de Cana .

Lors de la scène de la crucifixion, voyant Marie accompagnée de Saint Jean, effondrés tous deux au pied de la croix où il gît, Jésus prend la parole : « Femme voici ton fils »dit-il à Marie, « fils voici ta mère » dit-il à Jean « qui à partir de ce jour la prend chez lui ». Il fait don à Marie d’un fils, Jean, son disciple bien aimé, celui qu’il préfère, celui qui ,lors de la cène , se tenait sur son cœur alors qu’il énonçait son seul commandement « aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés » et réciproquement il fait don à Jean d’une mère. Jésus fait fonctionner par son dire un discours de l’ amour qui s’ inscrit ici dans une réciprocité entre les signifiants fils et Mère équivalent à femme que ,de façon remarquable , le seul Jean utilise quand il fait parler Jésus à sa mère ( noces de Cana : « Femme , mon heure n’ est pas encore venue ») ).Que Jésus nomme « femme » sa mère, selon Saint Jean ,comme si elle était sa femme voire sur un mode où le mépris pour celle ci pourrait s’ entendre , les deux fois où elle est en présence de Jean ,c’est troublant . On nous explique que c’est par respect pour celle ci. Passons, sinon à évoquer la subjectivité du Jean en question qui ici est en jeu et demandons nous si, comme l’ avance Lacan : « aimer c’ est donner ce qu’ on n’a pas » , Jésus ne donne-t-il pas ici ce qu’il n’ a pas : et une mère et un fils ?

Par extension de la position de Saint Jean, qui n’ y est pas pour rien, l’église fera, pour les chrétiens, de Marie leur mère qui met en scène une femme que je dirai ici réellement symbolique mais aussi réellement imaginaire .Si je m’aventure du côté des noeuds il me semble qu’on a ici un nouage particulier où réel et symbolique sont noués , réel et imaginaire aussi mais pas symbolique et imaginaire . Marie est une femme réelle dans sa position d’exception par rapport au commun des mortelles. Elle est enceinte sans avoir couché avec un homme , s’il y a eu rapport sexuel pour elle c’ est avec Dieu , ce qui est particulièrement indémontrable pour reprendre le mot de Lacan ( le savoir du psychanalyste 4nov 1972), ( « L’ Esprit Saint viendra sur vous , et la vertu de très haut vous couvrira de son ombre »c’ est ainsi que Marie se trouve engrossée selon Saint Luc ) Mais il faudra définir de quel Dieu il s’ agit pour Marie et paradoxalement c’ est par l’ Islam qu’ on y parviendra car pour Marie , au risque de de me répéter ,Dieu ne parle pas ,c’ est son messager l’ ange Gabriel qui parle . Cette position la fait l’ agent « d’ une castration »très particulière celle d’ un savoir d’ être enceinte sans avoir couché avec un homme , savoir dont elle ne jouit pas si cependant elle consent à occuper cette place d’ exception pour que Dieu lui jouisse du fils qu’ elle lui donnera . Cette castration que met en jeu Marie je la dis très particulière car elle ne génère pas l’angoisse, elle est plutôt rassurante. Si comme Marie les femmes pouvaient être enceintes sans avoir couché avec un homme , là , c’est le moins que l’ on puisse dire , l’ angoisse serait journellement au rendez vous dans nos rangs , même si par ailleurs au niveau du fantasme cette position mariale peut être celle qu’ occupe un sujet voire et surtout celle qu’il aimerait que sa mère ait occupée évacuant par la même l’ idée que cette femme , sa mère , ait pu se compromettre dans un acte de chair avec un homme dont il serait le fruit . Que ce soit vrai pour les autres mères, d’ accord, mais pas pour la sienne , quand même ! . Rêve de névrosé bien sûr qui « virginalise » sa mère et évite ainsi d’en faire un objet de désir pour un homme et de se confronter ainsi à la castration, celle qui est le fait du père, de l’homme de la mère qui lui en interdit l’ accès . Pas besoin alors de se demander pourquoi une telle croyance a pu se transmettre de génération en génération puisqu’ elle est celle du névrosé en ce qui concerne sa mère mais elle part d’ une position délirante ancrée dans la certitude en ce qui concerne la vierge Marie à moins bien sûr de croire en Dieu .Mais justement le névrosé croit en Dieu , croit en l’ Autre dirait Lacan , l’ Autre auquel ne croit pas le psychotique qui n’ est pas dans le fond aussi fou qu’il en a l’ air , sauf que de ne pas croire en l’ Autre ça peut le rendre quand même complètement fou comme en témoigne un Schreber .

Cette place d’exception de Marie permet à la « sans nom » qu’elle est de se faire un nom, c’est par ce nom que le réel de la femme qu’elle est, se noue au registre symbolique d’ où le réellement symbolique que j’ avance pour Marie .

Mais ici encore je suis un peu gênée aux entournures , d ans la mise en fonction de ce réellement symbolique qui renvoie donc au mensonge comme je vous l’ ai dit une fois précédente .Car il ne s’ agit pas ici d’ un vrai mensonge dans la mesure où la position de Marie comme femme réelle ,c’ est à dire impossible ,cette position n’ est pas pour autant impensable , la preuve, le christianisme pense beaucoup à ça mais en dehors de la croyance qui pose cela comme une vérité pour Marie cela reste quand même du pur fantasme pour tout autre sujet qui s’ aventurerait sur ce terrain . « Tu n’es pas la sainte vierge » est renvoyé à toute femme enceinte qui d’ un père biologique ne fait pas état . Quant à la science elle ne fait pas que d’ y penser, elle qui nous a déjà présenté une petite brebis nommée Dolly qui fut mère sans qu’aucun mâle ne s’en mêle, conçue par l’opération du savoir de l’ Autre de la science . Contrairement au souhait de Jason , avoir des enfants sans en passer par une femme , que j’ évoquai une fois précédente ,ce qui est avancé dans la perspective de la science du côté du clonage c’ est une femme qui se passerait de l’ homme pour être mère .

Marie n’ a, à partir de cette position d’ exception qu’ elle incarne, aucune Loi divine à faire respecter qu’ un Dieu parlant lui aurait transmise, contrairement à la position de père, évoquée pour Moïse , faisant de la femme réelle qui se fait un nom ou disons qui de ce fait peut -être nommée et de l’ homme qui occupe la place du père réel qui nomme l’ enfant et se nomme inscrivant l’ enfant dans la génération , des positions qui ne sont pas symétriques . L’une met en jeu du réellement symbolique, ce qui relève du mensonge névrotique, l’autre du symboliquement réel qui relève de l’angoisse de castration névrotique.

Marie ne renvoie à partir de cette femme réelle qu’elle est qu’une image ou disons deux ,on a le choix , dans le rôle de mère qui en découlera .

L’ une de ces images est donc celle que je viens d’ évoquer, de la Mère des douleurs au pied de la croix , où la séparation de la mère et de l’ enfant s’opère par la mort réelle de l’ enfant où Marie est alors en proie à une jouissance qui se donne à voir , douleur sans mot pour la dire , douleur hors du registre symbolique , où ici le registre imaginaire n’ est pas en lien avec le symbolique qui lui donnerait un sens , avec des paroles qui lui donneraient un sens sinon à dire qu’ être mère c’ est souffrir par le fait de son enfant dont toute séparation d’ avec lui s’ inscrit dans la mort de celui ci . Marie ne dit rien, elle montre, mais l’église qui la donne en modèle ne se prive pas de dire à sa place.

L’ autre image est en lien avec celle d’ une maternité triomphante qui met en scène une mère et son enfant , monstration sans parole venant de Marie dont le moins que l’ on puisse dire l’ imagerie chrétienne nous accable et dont le commentaire qui lui donne sens est de dire que le seul bonheur de cette femme est d’ avoir donné un fils à Dieu c ’est sa fonction , sa mission , modèle de ce qu’ est le bonheur pour une femme , le bonheur d’ être une femme .

Conclusion : d’où que vienne l’enfant que tu portes, désirante ou non, consentante ou non tu dois être heureuse , c’ est un fils de Dieu . Avortement ! Qui ose prononcer ce mot .Tu souffres par l’enfant dont tu es mère ! c’est ton lot dont rien ne t’ autorise à te plaindre .Vous m’ autoriserez ici un petit couplet sur la médecine , la psychiatrie et autre imprégnés de ce discours sans le savoir , que je dénonce , qui dit que quelque soit l’ enfant dont une femme est mère elle doit s’ en occuper sans se plaindre, sans attendre d’ aide de quiconque, je force à peine le trait de ce qui se passe si ce n’ est dans le discours du moins dans les faits .

Je dirai que le discours chrétien autour de la Vierge Marie en lien avec le registre imaginaire raboute au symbolique le noeud loupé de Marie par le biais de l’amour, faisant de la vierge Marie son symptôme. Marie c’est la femme symptôme du christianisme et ce de façon radicale dans le catholicisme puisque en ce qui concerne les prêtres, qui en portent le poids, il exclut toute relation sexuelle entre un homme et une femme au bénéfice du seul Vrai amour qu’il puisse y avoir entre un homme et une femme celui du lien entre une mère et son enfant supposé être dépourvu de toute sensualité dont la Vierge Marie est l’icône . Saint Jean dit « le vierge », au dire de la petite histoire qu’on ne me raconta pas et qui resta semble-il puceau toute sa vie, est le premier qui ouvre cette voie à la prêtrise catholique qui, il faut le dire, ne fait plus beaucoup d’adeptes à l’ heure actuelle .

« Il n’ y a pas de rapport sexuel » dit Lacan. Ici ce « Il n’ y a pas de rapport sexuel » est équivalent à il n’ y a pas de relation sexuelle où cette absence de rapport sexuel que Lacan articule au symbolique fait ici retour dans le réel sous la forme de il n’ y a pas de relation sexuelle posée comme réellement interdite, entre un homme et une femme posant toute femme comme étant réellement une mère, donc pas touche. Si « l’ amour est ce qui supplée à l’ absence de rapport sexuel » ici je dirai que c’ est une suppléance réelle, c’ est à dire folle , comme ils ne sont pas tous fous , ils ont donc beaucoup péché, les pauvres prêtres catholiques en question , ne serait-ce qu’ en pensées .Mais on peut aussi en partant de Marie elle même dire à l’ inverse qu’ elle fait exister le rapport sexuel , le seul qui existerait s’ il était possible ,celui avec Dieu . Pour qu’il soit possible il faudrait que Dieu existe, que ce que Lacan appelle La femme, existe. « Dieu c’ est La femme » dit-il dans RSI , dire qu’ il reprend dans Le sinthome en l’ éclairant .Je n’ en dirai pas plus aujourd’hui,ce qui peut paraître un peu obscur pour ceux à qui l’ enseignement de Lacan n’ est pas familier mais qui pose quelques jalons pour les autres et sur quoi je reviendrai pour tenter d’ éclairer mon dire . Reste alors dans le christianisme comme autre figure de femme celle de la prostituée dont Marie- Madeleine la pécheresse, jouisseuse des biens terrestres et des hommes qui font partie du lot, est le porte drapeau mais qui se repentant devient la disciple aimée du Christ, en tout bien tout honneur m’ a-t-on assurée malgré ce que les mauvaises langues peuvent dire , et à qui « Beaucoup de péchés lui sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé. » dira Jésus .

Donc pour conclure sur l’amour réciproque dont je suis partie dans ce développement on peut dire qu’ au signifiant , femme – mère qui nomme Marie , S1, est associé un S2 ,fils, mais pas n’ importe lequel le vrai sachant Saint Jean , l’ aimé de Jésus , le double de Jésus vivant « celui dont le témoignage est vrai » qui énonce un savoir vrai . Et au signifiant fils S1 qui nomme Jean est associé le signifiant mère S2 celle qui sait ce que c’ est qu’être une vraie mère , celle qui a fait l’ amour avec Dieu .

L’amour de transfert

Si vous me donnez encore quelques minutes sur le sujet, je vais essayer de vous faire vivre ce discours de l’amour que met en jeu l’évangile quand Dieu se met enfin à parler non pas pour Marie mais pour son fils. Il va s’écrire à l’aide du transfert je dirai passionné de Saint Jean Baptiste, le fils d’Elisabeth, sur Jésus ,son cousin. .Ici ce n’est pas Jésus qui aime ce Jean là mais c’est lui qui aime Jésus. L’épisode inaugure la vie publique de Jésus alors que celui de la croix, la clot Lors du baptême de Jésus (3 )Jean Baptiste prend, lui ,la place que Jésus occupera sur la croix pour l’ autre Jean, l’ évangéliste .Il se situe comme l’ objet déchet dans une dévalorisation de lui-même, s’ inscrivant dans le discours de la haine en donnant à Jésus la place qu’il occupe alors comme prophète ,faisant fonctionner pour lui le discours de l’ amour avec l’ aide de Dieu qui confirme son choix . Il y a une confusion remarquable d’ Hérode, racontée dans l’évangile, qui ne laisse pas de doute sur le fait que Jean Baptiste est un autre double de Jésus .Ayant donc fait décapiter Saint jean Baptiste, le roi Hérode entend parler de Jésus et il croit que c’est Saint Jean Baptiste qui est ressuscité. C’est lors du baptême de Jésus par jean Baptiste que s’opère la mise en œuvre ce que j’appelle le transfert de Jean baptiste sur Jésus , d’ un transfert très particulier c’ est vrai car ce n’ est pas dans le semblant qu’il se joue.

Selon Matthieu (III:13-17), Jésus vint voir Jean pour être lui aussi baptisé. Jean lui dit « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi », et Jésus lui répondit : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste ». Jean baptise donc Jésus et au sortir de l’eau tous virent l’Esprit Saint « descendre comme une colombe et venir sur lui », et une voix venue des cieux dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection ».Jean Baptiste demanda alors à ses disciples de suivre Jésus. »

On peut aussi ici écrire ce discours de l’amour de transfert passionné de Jean Baptiste raconté par Matthieu à partir du discours de l’analyste dans une inversion du a) et du S2. Ici l’esprit Saint est transféré sur le sujet nommé Jésus dont les paroles de Dieu disent ce qu’est son être , il est le « fils bien aimé de Dieu » et le met en position d’ être cet objet a) réel qui supporte cet être . Par ces paroles de Dieu qui ici est mis en fonction de père s’ opère une séparation entre Marie et son fils , Jésus commence sa vie publique , de Marie on n’ en entend plus parler jusqu’ à la mort de son fils . Quant à Jean, le double de Jésus, il s’inscrit dans le discours de la haine, il n’ est plus qu’ un nom dépourvu de tout savoir qui occupe la place de l’ objet déchet .

Je n’ épiloguerai pas plus longtemps mais je trouve remarquable ce fonctionnement comme double de Jésus de ces deux figures de Saint Jean , le baptiste et le disciple ,l’ un dans la position de l’ aimé et l ’autre de l’ aimant , dans ce registre de l’ amour passion que nous présente l’ évangile toujours articulé au discours de la haine puisque sur la croix c’ est Jésus qui se résume à son nom écrit comme une injure au dessus de la croix où il gît comme pur déchet après avoir dit  » Père pourquoi m’ as tu abandonné ? ». Je poserai en ce qui concerne Saint Jean l’évangéliste, celui qui se dit l’aimé de Jésus, la question de savoir s’ il n’ y a pas chez ce sujet un type de transfert caractéristique dans la clinique de l’ érotomanie .Quant à l’ autre Saint Jean il paye la faute de sa mère de n’ avoir pas cru qu’ elle était enceinte qui signerait un rejet inconscient de son fils , l’ entraînant sur une position mélancolique .

Revenons en maintenant à Dieu pour en finir avec le christianisme .Si Dieu est muet pour Marie il sort de son mutisme lors du baptême de Jésus reconnaissant celui ci comme étant son fils et l’ esprit saint va alors inspirer le discours de Jésus .Le savoir de Jésus est le savoir de l’ esprit de Dieu . Comme le Saint Esprit est aussi Dieu, ici réel et imaginaire peuvent se nouer faisant de Dieu un Autre imaginairement réel et non plus un Autre réellement réel comme dans le judaïsme . Mais ce n’ est pas tout ; comme le Christ est aussi Dieu on peut dire que Dieu se donne un nom par les voies de celui qu’ il a reconnu comme étant son fils celui de Jésus de Nazareth dit aussi le Christ ou plutôt Jésus donne un nom à Dieu .Si vous m’ autorisez je dirai qu’ en quelque sorte Jésus est un fils- père né de ce qu’on aurait appelé , il y a encore peu de temps , une fille- mère , si l’ Esprit Saint ne s’ en était pas mêlé pour donner quelque grâce à Marie et inspiré son fils ! .Et ce fils -père nommé Jésus par l’ ange Gabriel, à son tour nomme , le plus célèbre des nommés étant Pierre dont le pape en ce qui concerne le catholicisme occupe la place : « tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église .. » On peut dire que par les voies de Jésus les chrétiens sont alors possiblement les enfants de Dieu tous issus d’ une même lignée qui les accueille en son sein , plus besoin de décliner la liste de ses ancêtres .Être chrétien c’ est faire parti de la même famille celle des enfants de Dieu . Mystère donc de la sainte trinité où réel imaginaire et symbolique se nouent sur un mode où les trois registres sont équivalents avec cette ambiguïté me semble-t-il où le père du nom ,le nommé jésus est aussi le nom du père , le même Jésus . Si en faisant parler Dieu, en en faisant le Verbe, le judaïsme fait perdre à Dieu de sa transcendance on peut dire qu’en faisant s’incarner Dieu, en faisant s’incarner le verbe le christianisme en rajoute sur la chute de la transcendance de Dieu .Mais j’ajouterai que plus la transcendance de Dieu est grande plus sa fréquentation est périlleuse.

Le point sur lequel j’insiste donc ici c’est que Dieu parle directement à l’homme en le nommant ce qui a fonction de reconnaissance pour le nommer et lui dicte la Loi à respecter pour être digne de sa reconnaissance. C’est ce mode de révélation qui donne donc à Dieu valeur de père dans les religions judéo-chrétienne avec ce plus de l’incarnation de Dieu dans le christianisme qui permet un lignage avec Dieu. Cette incarnation par le fait d’une femme extraordinairement particulière, Marie, permet une inscription symbolique de la femme dans différents discours passionnels. Ces discours de jouissance courent toujours avant une analyse me semble-t-il, de façons différentes, fantasmatiques ou réelles, sous les discours qui font lien social avec la mise en place de la fonction paternelle dont on peut se demander si elle peut s’initialiser sans ce tiers qui permet au discours de l’amour de se dire , qui fait de ce discours le pivot entre le dehors et le dedans, entre l’ intime et le social . C’est du moins ma thèse. Dans le christianisme la place de Marie en ce qui relève du dogme n ’est pas à lire comme fantasmatique puisque ce qui est dit d’ elle est énoncé comme étant la vérité , ce qu’il faut croire , si vous ne croyez pas ce dire , le christianisme s’ effondre .C’est cette place de Marie comme symptôme réel du christianisme , c’ est à dire ininterprétable ,comme je viens de le faire en bonne hérétique que je suis , qui permet de faire tenir la structure , la fameuse sainte trinité de Dieu ,père ,fils et saint esprit .

Ce qui m’ a beaucoup frappée en abordant l’ Islam et dont je n’ ai vu nulle part faire état dans ce que j’ ai pu lire sur internet ces derniers temps ou dans les ouvrages que j’ ai consultés avant ,c’ est l’ absolu silence de Dieu en ce qui concerne la révélation . On peut lire partout : « Allah a dit…. » et de citer un verset du Coran or Allah justement n’ a rien dit du moins à son prophète puisque pour lui ,comme pour Marie, c’ est l’ ange Gabriel qui va intervenir épurant d’ une façon radicale la place de Dieu . Nous reprendrons donc à partir de l’Islam la prochaine fois.

1) – L’annonciation à Marie est relatée dans l’évangile selon Luc, chapitre 1 26-38.

« Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, vers une vierge qui était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ; et le nom de la vierge était Marie. » […] « L’ange salue la Vierge :  » Salut, pleine de grâce !  » […]  » Le Seigneur est avec vous « . » […] « L’ange lui dit :  » Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Voici que vous concevrez, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il règnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n’aura point de fin.  » Marie dit à l’ange :  » Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais point l’homme ?  » L’ange lui répondit :  » L’Esprit Saint viendra sur vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. »

2) -La Visitation est la visite que rendit Marie, future mère du Christ, à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean Baptiste. Cette visite nous est rapportée par l’évangéliste saint Luc.

LA VISITATION

En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers le haut pays, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. Or, dès qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie du Saint Esprit. Alors elle poussa un grand cri et dit : « Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit de son sein ! Et comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! » (Évangile selon saint Luc, chapitre 1, versets 39-45)

LE MAGNIFICAT

Marie dit alors :

« Mon âme exalte le Seigneur,

et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur,

parce qu’il a jeté les yeux sur son humble servante.

Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,

car le Tout-puissant a fait pour moi de grandes choses.

Saint est son nom,

et sa miséricorde s’étend d’âge en âge

sur ceux qui le craignent.

Il a déployé la force de son bras,

il a dispersé les hommes au cœur superbe.

il a renversé les potentats de leurs trônes

et élevé les humbles.

Il a rassasié de biens les affamés

et renvoyé les riches les mains vides.

Il a porté secours à Israël son serviteur,

se souvenant de sa miséricorde

.ainsi qu’il l’avait promis à nos pères.

en faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais ! »

Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. (Évangile selon saint Luc, chapitre 1, versets 46-56)

3 ) – Selon Matthieu (III:13-17), Jésus vint voir Jean pour être lui aussi baptisé. Jean lui dit « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi », et Jésus lui répondit : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste ». Jean baptise donc Jésus et au sortir de l’eau tous virent l’Esprit Saint « descendre comme une colombe et venir sur lui », et une voix venue des cieux dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection ».Jean Baptiste demanda alors à ses disciples de suivre Jésus. »