3 décembre 2013
« Les pulsions sont nos mythes, a dit Freud. Il ne faut pas l’entendre comme un renvoi à l’irréel. C’est le réel qu’elles mythifient, à l’ordinaire des mythes : ici qui fait le désir en y reproduisant la relation du sujet à l’objet perdu. »
Introduction de la pulsion chez Freud.
La pulsion, c’est un concept qui à l’occasion peut nous paraître un peu indigeste et obscur. Freud lui-même souligne que sa théorie pulsionnelle – pour autant qu’on puisse la mettre au singulier – est « spéculative et incomplète»,, « un domaine obscur », elle est «la plus inachevée de la théorie psychanalytique». Malgré tout « nous ne pouvons, dans notre travail, faire abstraction d’elles un seul instant… ». A vrai dire c’est une chose qui m’a frappée, en retournant à Freud, c’est de constater l’amplitude phénoménale du champ pulsionnel dans sa théorie. Alors que chez Lacan, la pulsion, si elle est précisément articulée, si elle est l’un des « Quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse » en 1964, elle n’a pas, je crois, la même ampleur dans ses exposés théoriques. Je ne veux pas dire que c’est un concept moins important chez Lacan, mais il semble en parler moins.
C’est ce qui serait ma thèse de lecture : elle n’est pas un signifiant maître chez Lacan comme elle l’est chez Freud. Je crois qu’il n’y a guère que dans « Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse » que Lacan décortique la pulsion au point d’y passer plusieurs séances de séminaires. Après ce séminaire, la pulsion tend à disparaître au profit de la jouissance
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