Clinique de l’amour

26 janvier 2009

Séminaire Toulouse : Deux, l’amour

Après « le ratage de l’amour », dont nous a parlé Pierre Bruno, il pourrait y avoir quelque ironie à évoquer sa clinique. Mon idée de départ est simplement de tenter d’éclairer concrètement quelques unes des pistes qu’il a indiquées et qui me paraissent conditionner l’acception de l’amour. C’est d’ailleurs cette image de pistes qui m’est venue quand Pierre Bruno a mentionné la « libre association », pourtant impossible, qui semble régler notre fonctionnement. Plus précisément, à la suite d’une séance, je me sens un peu comme un chien fou. Longtemps enfermé, le chien à qui l’on ouvre la porte donne l’impression de courir en tout sens. Cette course désordonnée traduit la tension entre la nécessité de décharger la l’énergie accumulée durant sa quasi immobilisation et la sollicitation brutale des effluves diverses qui le sollicitent au même instant. Puis, passé un temps indéfini, le chien prend le vent et s’acharne sur une seule piste, stoppé seulement par « la voix de son maître ». Et bien, aujourd’hui, ce que j’ai préparé va vraiment dans tous les sens…

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J’ai choisi ce prologue parce qu’il semble clair que l’amour d’un animal ne procède pas d’un dire… en tout cas audible par le chien (si tant est qu’un dire soit audible) ! Il n’empêche qu’un maître est parfois changé par l’amour porté à un animal et à l’attachement (soit-il naturel) qu’il obtient en retour : il suffit de considérer l’épreuve que constitue souvent la disparition de ce dernier pour s’en convaincre. Sans doute cet amour consiste-t-il dans le fait de prendre l’animal comme un objet contaminé par celui de son fantasme, un substitut dans la longue série des substituts de l’objet perdu. Il arrive que l’animal en soit également changé : des bornes langagières se substituent aux coordonnées naturelles ; le rôle de l’amour du maître dans le nouage de l’organisme animal au symbolique, ce que Lacan qualifie de « d’hommestication », va parfois jusqu’à affecter le dit animal psychosomatiquement. On sait que Lacan lui attribue encore le passage du hurlement continu du loup à la scansion de l’aboiement – qu’il n’hésite pas à traiter de parole sans langage. Laissons de côté le chien qui se laisse mourir après son maître, incapable de s’affranchir de sa laisse symbolique (alors que dans les mêmes conditions d’autres deviennent des errants féroces). A dire vrai, l’amour du maître n’est pas nécessaire à la « d’hommestication », puisque le même résultat s’obtient par conditionnement. Lacan ne se prive pas de noter que précisément le montage de Pavlov illustre son aphorisme : le signifiant « coup de sonnette » représente le sujet « expérimentateur » pour un autre signifiant, S2, le savoir concernant le niveau de suc digestif recueilli dans la canule fixée à son estomac. Donc, d’une part il ne suffit pas de passer par le langage pour avoir affaire à un dire, et d’autre part, la jouissance du corps de l’autre, chien ou personne, au sens du droit, de la sexualité, de l’expérimentation, n’est pas plus le signe que la preuve de l’amour. Le corps de l’autre vient ici boucher le trou du savoir inconscient.

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Quiconque devient aimant en fait l’expérience. L’instant d’avant il vaquait à ses affaires, aussi solide qu’il pouvait l’être. L’instant d’après il manque. L’amour à la fois fragilise et s’offre comme le remède de cette fragilité. Ce manque se vérifie souvent au moment des ruptures qui laissent l’un et l’autre des partenaires littéralement mutilés et en plein désarroi. Les deux termes, de manque et de désarroi, sont précieux. Le premier parce qu’il évoque ce que peut signifier porter à l’être quelque chose sans étant avant que ce quelque chose n’existe au dire, et qui fait bel et bien défaut ensuite quand il est retiré. Le second parce qu’il évoque étymologiquement le résultat de la rupture d’un nœud (au point d’ailleurs que le mot rupture s’est imposé dans ces circonstances).

Pour rendre compte de cette rencontre amoureuse, revenons à la « métaphore » telle que Lacan l’a déjà déployée dans Le Transfert (1). Il la commente à propos du Banquet. Il relève trois termes : deux désignant la position active dans l’amour, à savoir aimant et amant (eron et erastes) et un, la position passive, l’(objet) aimé (eromenos). L’aimé ne sait pas ce qu’il a, ce que contient son propre « coffre », le fameux sylène, et que convoite l’amant. Il ne le sait pas, malgré la consigne socratique du « connais-toi toi-même », et ce d’autant moins, que, de parler, chacun manque du réel de son être qu’il espère récupérer, un peu, en passant par un autre : c’est par là que le savoir inconscient est nécessairement pris dans la relation d’amour. Car, ce qui manque à l’un n’est pas ce que l’autre a, et réciproquement, quand ils manquent chacun ! Interrogeant l’aimé sur ce qu’il a, l’amant lui révèle, introduit en lui, lui substitue le sujet du manque. Telle est ce que Lacan désigne alors, légitimement de « métaphore de l’amour » : substitution de l’erastes à l’eromenos. Le résultat de l’opération est « la signification de l’amour ». Ce n’est après tout qu’un cas particulier de la fonction du langage : porter à l’existence ce qui était impensable l’instant d’avant – ici l’amour. Porter à l’existence comme fait de dits et effet d’un dire : être de non étant et non « signatura rerum ». Arrêtons-nous un instant sur ce mot être. Dans sa conférence de Milan sur « le discours psychanalytique », Lacan désigne ainsi « l’animal plongé dans le langage » pour préciser : d’une part ce rapport au langage suffit à définir strictement cet être, au vue de la marque qu’il en reçoit ; d’autre part, le mot être n’a aucun sens en dehors du langage. Parmi les marques, il y a la passion de la parole (2) et la cause du désir. Surtout, le langage introduit une faille entre hommes et femmes : « rien qui n’aille plus mal » – et c’est dans cette faille que se glisse la névrose. « La littérature ne sert qu’à dire ça » ! C’est ce « ça va pas » que Freud a appelé « sexualité », précisément parce qu’il ne savait pas pourquoi cela ne marchait pas. Et c’est en cherchant à s’expliquer sur la raison du fait qu’il ne savait pas qu’il a découvert l’inconscient : « les effets du langage jouent à cette place où le mot ‘’sexualité’’ pourrait avoir un sen ».

A cet endroit, Lacan inscrit en contre-point la sexualité animale, qui tourne rond, qui ne connaît ni viol, ni complication, ni baratin et qui se passe de façon finalement « plus civilisée » que chez l’homme ! « Plût au ciel que les hommes fassent l’amour comme les animaux, ça serait agréable ». Pierre Bruno a proposé une interprétation très claire de cette faille, que Lacan formule sous la forme de son fameux « il n’y a pas de rapport sexuel » : « si vous faites l’amour avec un homme ou une femme, vous ne pouvez jouir à sa place, pas plus que lui ou elle ne le peut à votre place, cette inexistence n’est pas ontologique. On ne peut simplement pas écrire son existence, pour des raisons logiques articulables (…) ». Ici, la faille passe entre « l’être » et « l’existence » – incommensurables (3). Certes, le partenaire est promu au rang de promesse de récupérer « quelque chose » de cette jouissance perdue à parler et qui confèrerait un peu de chair à l’être du sujet : mais à ce niveau également, le sujet ne saurait aller au-delà de la jouissance de bouts du corps de l’autre, malgré l’obsession masculine, quelque fois, de la simultanéité des orgasmes qui laisserait croire à une communauté de jouissance où se réaliserait le rapport. Après tout le christianisme lui-même annonce la divinisation du chrétien : le rapport sexuel réalisable avec la Parousie, soit au retour de l’existence, celle du Christ, qui garantit toutes les existences ! Et n’est-ce pas encore le rapport sexuel que promet d’offrir la balnéothérapie capitaliste – avec ses bains de jouissance ?

L’amour « substitut » de l’inexistence du rapport sexuel porte à l’être, par l’effet d’un dire, ce dont l’existence ne peut s’écrire, et dont l’impossibilité constitue le réel de l’amour.

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Pour le parlêtre, le langage troue le symbolique en y logeant l’inconscient (je ne suis pas satisfait de la formule) ; et le symbolique fait trou dans le réel en y portant l’impossible du rapport sexuel. L’amour s’offre pour nouer le symbolique au réel, le parlêtre à son partenaire aussi bien, mais à condition d’être lui-même troué. Est-ce que ce trou de l’amour n’est pas celui de son absence d’étant – celui-là même révélé à l’occasion du désarroi de la rupture ? En bref, pas de sujet sans Autre et sans la possibilité de rencontres avec d’autres, mais à condition que soit ménagé le trou qui permet à chacun de nouer les dimensions dont il est fabriqué. L’amour que l’autre (grand ou petit) adresse est nécessaire au sujet afin qu’il consente à parier pour la vie. Il n’en est pas moins un bouche-trou – autre occurrence qui démontre que la jouissance du corps de l’autre n’est pas le signe de l’amour. Celui-là est toujours attendu du dire quémandé par telle femme qui insiste : « Dis-moi que tu m’aimes, serre-moi ». N’est-ce pas cela qui exige de l’aimée qu’elle se fasse symptôme, soit ce qui restaure pour lui le trou de l’inconscient ? Les choses sont mal faites, puisque s’il y gagne une respiration, un désir, il continue, lui, de jouer à l’endroit de sa partenaire comme un bouche-trou – avec l’effet de ravage constaté. Il vaudrait le coup de s’interroger ici sur les caractéristiques respectives de l’amour homosexuel, au féminin et au masculin.

Cette remarque nous invite à juxtaposer le nœud de l’amour et le nœud à quatre. Dans le nœud à quatre, le sinthome a un rapport privilégié avec l’inconscient : puisqu’il s’enroule autour du rond du symbolique dont il vérifie ainsi le trou ; et l’imaginaire, conformément au nœud de l’amour, a un rapport privilégié avec le rond du réel autour duquel il s’enroule à son tour. Le sinthome s’enroule autour de l’imaginaire, sans qu’aucun des deux (sinthome et imaginaire) ne passe par le trou de l’autre. Lacan commente : « C’est en tant que le sinthome se relie à l’inconscient et que l’imaginaire se lie au réel que nous avons à faire à quelque chose dont surgit le sinthome » (4). La phrase paraît un brin tautologique, sauf si l’on considère que le nouage de l’imaginaire au réel (ce que réalise entre autre l’amour) est requis pour que la fonction du sinthome se saisisse. Sans doute la dissymétrie entre l’homme et la femme apporte un début d’élucidation à la thèse de Lacan selon laquelle « c’est (…) quand un homme est femme (…) qu’il aime, c’est-à-dire qu’il aspire au quelque chose qui est son objet ; par contre c’est au titre (…) d’homme qu’il désire » (5).

Pour mettre à plat ce nœud, quelques remarques sur un fragment d’analyse dont j’ai déjà parlé d’un autre point de vue. Lorsque X est entrée au lycée, elle se sentait tellement mal dans sa peau qu’elle ne pouvait qu’être rejetée. Pour éviter cela elle s’est délibérément liée au pire de ses camarades de classe. Et comme il était le dealer du lycée, elle s’est adonnée à la drogue avec lui, lui empruntant son « symptôme ». Ils ont obtenus le bac quelques années plus tard. Elle lui a proposé alors de passer aux substituts, consciente que la drogue les empêcherait de s’installer convenablement dans l’existence. Et ils se sont mis aux injections de Subutex. Elle lui fait remarquer que s’ils ne prennent pas le Subutex comme un médicament, ils n’en sortiront pas. Son ami refuse ce qui lui paraît au dessus de ses forces (est-ce un indice du fait que comme symptôme, il préfère la drogue à une femme ? Ne l’aime-t-il pas suffisamment ( ?) pour saisir précisément la fonction du sinthome ?

Elle le quitte, ne voulant pas nouer, par l’amour, ce réel là – où en quelque sorte s’anticipe sa mort. Elle choisit, contre le symptôme de son ami (le réel mortifère pour elle de la drogue) le sinthome qu’elle pourrait-être. La rupture avec l’ami et la toxicomanie révèle un manque nouveau : un manque qui subsiste à côté, distinct, de celui pourtant éprouvé et lié, lui, à l’arrêt de toute substance, substitut y compris (qu’elle entreprend désormais de supporter). La sortie du « désarroi » nous intéresse, puisqu’elle suppose dans ce cas une autre façon que l’amour pour nouer réel, symbolique et imaginaire, avec quelques autres. Plus tard elle se liera à nouveau amoureusement à un homme que je qualifierai « de parole », dont elle aura un enfant. Elle s’est déliée d’un homme pour se nouer autrement à un autre – toujours par amour : sans doute peut-on suspecter déjà là deux modalités différentes du nouage par l’amour (6).

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Pierre Bruno s’est servi de la distinction topologique permise par le tressage de trois brins, selon que l’on reconstitue les ronds après un premier croisement de chacun avec chacun ou après le second croisement : dans le premier cas on obtient un nouage olympique, dans le second cas un nouage borroméen. Le premier cas illustre le ratage disons classique de l’amour, celui qui vient boucher le trou ; le second rend compte de ce que maintient ouvert la psychanalyse (ou qu’exige le sinthome), et qui sans doute autorise à un « nouvel amour ». L’amour est-il pour autant toujours bouchon mis sur l’inconscient ?

Il ne le semble pas. Et c’est sans doute une distinction permise à Lacan par l’examen du nouage à quatre dont il prend soin d’insister sur le fait qu’il ne s’agit pas seulement d’un nœud mais d’une tresse : la distinction relevée la fois dernière par Pierre Bruno et rappelée à l’instant explique pourquoi. Dans ce cas de figure, le nouage s’opère par un médium quatrième difficile à imaginer, entre réel, symbolique et imaginaire. Ce médium peut être dans certains cas la réalité psychique, que Lacan homologue à l’Œdipe ou au nouage par le père. A dire vrai, il n’est pas exclu que ce nouage résulte de l’amour du sujet. Peut-être doit-on imaginer que les ronds de l’imaginaire et du réel soient libres et que le rond du père soit disponible : dans ce cas, le moyen est le symbolique, et nous nous trouverions dans une version de l’amour divin – qui engloberait aussi bien le nouage par la religion que par le père.

Il faudrait en distinguer un nouage dans lequel le rond du symbolique, entre imaginaire et réel est doublé par le rond du symptôme. Et là, Lacan introduit la dissymétrie entre les hommes et les femmes que j’ai mentionnée un peu plus avant : une femme est susceptible d’être ce symptôme pour un homme, alors que lui est un ravage. C’est un point à éclairer. Faut-il imaginer un tressage à quatre brins, trois pour l’aimant et un pour l’aimée (7), quand on se situe côté homme, et peut-être un tressage à six brins, trois côté femme et trois côté hommes, quand on se situe côté féminin ? Quel que soit le mode retenu, il doit alterner nouage olympique et nouage borroméen – nouage jamais conclu, tant que les ronds sont maintenus ouverts par la poursuite de la tresse. La poursuite du tressage ne permet pas de conclure à la borroméanité, mais elle évite l’impasse olympique. Du coup le tressage introduit la dimension du temps dans la structure – non sans que le sujet n’ait l’occasion de témoigner de la façon dont il entend nouer les choses dans l’amour, certes, mais aussi dans la création, le dire de son expérience, sa contribution au savoir de l’expérience – la passe…

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Trois fragments très différents pour conclure.

Une jeune femme me raconte qu’elle était amoureuse d’un militaire. Alors qu’il était en service, elle le trompe. Il meurt au combat. Depuis elle est dans l’incapacité de tromper un homme, de crainte que son ami ne la voie « de là haut ». Dans ce cas, ne peut-on vérifier que la mort devient corps dans la vie éternelle, et que l’inconscient devient transparent pour celui qui habite auprès de Dieu ? La substitution de l’amour au désir n’abolit pas le désir. Mais elle vit chaque relation comme une tromperie aux yeux du « mort », ce qui ne l’empêchait pas de tromper également ses nouveaux amis malgré la culpabilité éprouvée.

Elle renonce à ce fonctionnement avec son ami actuel – dont la relation est pourtant émaillée de crises graves. Par respect pour elle et pour lui, et quel que soit son mode de fonctionnement à lui, elle fait taire sa jalousie et ne profite plus des occasions de rencontre. Or elle vient de surprendre un de leur proche rapporter un propos de son ami déclarant que tout est fini entre elle et lui – alors que la veille encore ils avaient une relation sexuelle. Malgré le désarroi où la laisse cette déclaration – un dire peut défaire ce qu’un dire noue – elle ne répond plus aux sollicitations de son compagnon et s’engage dans une psychanalyse… pour des symptômes antérieurs et occultés jusque là par ses problèmes amoureux.

Le second illustre le fait que si le nouage par l’imaginaire peut constituer un ratage (nouage olympique) tel que l’amour bouche le trou, il arrive que le trou rate sans ouvrir sur une correction du nœud. Ainsi de cette femme qui additionne les partenaires sans parvenir à rompre avec aucun, parce qu’elle les aime – peut-être. Elle a actuellement trois amants qui ignorent chacun l’existence des autres, et auquel elle est obligée de mentir sur son lieu d’habitation, ses habitudes, contrainte à une gestion difficile de son emploi du temps de son téléphone, etc., et cela depuis plus de trois ans. La situation est devenue tellement insupportable qu’elle s’est surprise en train d’envisager… d’en ajouter un quatrième à sa collection. C’est devant l’impasse de ce fonctionnement qu’elle s’est adressée à la psychanalyse, sans qu’il soit clair pour elle qu’elle s’y engage. Mais il est évident que l’amour laisse son désir courir ailleurs : l’amour ne bouche pas entièrement le trou, ce que le doute comme symptôme signale. Et finalement aucun de ses « amours » n’y parvient… Est-ce que la multiplication des partenaires le permettrait ? L’antinomie du doute (du symptôme) et de l’amour se laisse deviner.

Le dernier fragment est un extrait d’une pièce de théâtre de Jean Tardieu, qui relate une rencontre amoureuse entre un homme et une femme quelconques qui ne terminent aucune de leurs phrases, à la manière des phrases à compléter de Schreber : cet exercice montre très clairement combien l’amour est en effet un bouche-trou ! A lire donc « Finissez vos phrases ! ou Une heureuse rencontre » (8)… Je note simplement que, hormis le professeur Froepel mis en scène par Jean Tardieu, il m’est plus facile, pour cette clinique de l’amour, de prendre appui sur des vignettes fournies par des femmes que par des hommes : indice supplémentaire du fait que ce serait comme femme que le parlêtre aime ?

(1) « III – La métaphore de l’amour », Le séminaire livre VIII : Le transfert, Paris, Seuil, 1991, p. 52-53.

(2) … qui complète la série, rappelée par Dimitris Sakellariou dans la discussion : l’amour, la haine et l’ignorance.

(3) Notons au passage, que Lacan a substitué le terme de « parlêtre » à celui « d’être parlant ». Ailleurs, dans la « Conférence de Presses » qui précède « La troisième », il explique : « Le parlêtre, c’est une façon d’exprimer l’inconscient. Le fait que l’homme est un animal parlant, ce qui est tout à fait imprévu, ce qui est totalement inexplicable, savoir ce que c’est, avec quoi ça se fabrique, cette activité de la parole, c’est une chose sur laquelle j’essaie de donner quelques lumières (…). C’est très lié à certaines choses que Freud a prises pour être de la sexualité, et en effet ça a un rapport, mais ça s’attache à la sexualité d’une façon très très particulière ».

(4) Jacques Lacan, Le séminaire XXIII : Le sinthome, Paris, Seuil, 2005, pp. 54-55.

(5) Jacques Lacan, Le séminaire XXV : Le moment de conclure, leçon du 15 novembre 1977, inédit.

(6) N’est-ce pas lisible également dans la remarque freudienne selon laquelle un second mariage profitait du traitement de la névrose par le premier ?

(7) Cf. Jacques Lacan, Le sinthome, la leçon du 16 décembre 1975, où Lacan expose la chaîne obtenue par le tressage borroméen de quatre nœuds à trois, op. cit. p. 47.

(8) Jean Tardieu, Le Professeur Froeppel, Gallimard, L’imaginaire, n° 478, 2003 (d’abord publié sous l’intitulé Un mot pour un autre).